Le Burn-Out - Groupes de parole



Burn-Out est un mot que l’on entend de plus en plus sans savoir vraiment ce qu’il recouvre.
En 2016, Benoit Hamon avait formulé une proposition de loi visant à faire apparaître le burn out dans les tableaux de reconnaissance de maladie professionnelle auprès des organismes de sécurité sociale. La proposition avait été rejetée, proposition reprise depuis par François Ruffin.
Cependant, ces informations ne doivent pas faire oublier la réalité. Le syndrome anxio-dépressif réactionnel (là est le vrai nom du Burn-Out) peut être reconnu en maladie professionnelle, au travers de la procédure complémentaire de reconnaissance hors tableaux.
Depuis trois ans, nous recevons de plus en plus de personnes souffrant d’épuisement professionnel, personnes que nous accueillons et accompagnons.
Il convient de présenter un dossier complet et construit à l’organisme de sécurité sociale pour permettre aux enquêteurs de la Sécurité Sociale ou la MSA de pouvoir faire correctement leur travail.
En effet, lors d’une demande de maladie professionnelle, l’adhérent sera reçu par un médecin conseil afin d’évaluer un taux d’incapacité prévisible (il faut qu’il soit à hauteur de 25% pour qu’une suite puisse être donnée à l’enquête) et par une personne en charge de vérifier les éléments fournis par l’adhérent. Une fois les conclusions d’enquête rendues, le Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles est saisi afin de donner son avis quant à ladite reconnaissance.
Même si le parcours est long, il a le mérite d’exister et de permettre une reconnaissance de cette maladie pour les personnes en souffrance, ce qui au regard de la particularité de l’épuisement professionnel est très important. Les médecins ne sont pas tous encore au fait sur l’existence de cette procédure.
L’épuisement professionnel n’est pas qu’une pathologie psychique, elle affecte le corps qui prend le pas sur un esprit ne voulant pas céder et donne à la personne en souffrance des signaux de détresse. Aussi, les symptômes sont multiples : insomnie, addiction, douleurs musculaires, agressivité, pleurs, tétanie, angoisse notamment.
Une psychologue du travail a désigné cette pathologie comme la « maladie des battants », parce qu’elle touche des « personnes engagées, indépendantes, rigoureuses, combatives ».
Les nombreuses personnes reçues correspondent à ces critères, aussi l’impossibilité d’aller travailler, toujours brutale, est source d’incompréhension. De plus, c’est une pathologie qui isole tant il est difficile de l’expliquer et parfois l’entourage est maladroit dans l’appréhension de ces symptômes.
Aussi, nous avons décidé de mettre en place, avec l’aide d'un Thérapeute, des groupes de parole autour de l’épuisement professionnel. Afin de permettre à des personnes vivant des situations identiques de se rencontrer et d’échanger, nous les recevons en groupe de 6 à 8 personnes.
Les échanges sont toujours riches et les retours des adhérents sont très bons, avec cette impression de trouver un lieu d’échange ouvert et libre.
Trois séances ont déjà eu lieu et nous reprendrons les groupes à la rentrée 2019.

C. MILANDRI (Secrétaire Générale - FNATH 72-61)



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