COVID-19 / Info FNATH 61-72 : Le droit de retrait





Info FNATH 72-61 : Le Droit de retrait 

Faire coïncider travail et sécurité est la mission quotidienne de tout employeur. Depuis la survenue des mesures en lien avec le COVID-19, chaque employeur doit assumer de manière forte et entière sa responsabilité à l’égard de la santé de ses salariés.

Le code du travail fait peser sur l’employeur, dans son article L.4121-1 du Code du travail une obligation de santé à l’égard de ses salariés.

Le texte indique :
 « L'employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.
Ces mesures comprennent :
1° Des actions de prévention des risques professionnels et de la pénibilité au travail ;
2° Des actions d'information et de formation ;
3° La mise en place d'une organisation et de moyens adaptés.
L'employeur veille à l'adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l'amélioration des situations existantes. »

Ce texte oblige chaque employeur à veiller chaque jour à mettre en œuvre les mesures adaptées afin de permettre aux salariés d’exercer leurs missions dans un contexte sécurisé. Cette obligation est considérée par les juges comme une obligation dite de résultat, l’employeur doit donc prendre des mesures concrètes, il ne suffit pas d’essayer.
Dans ce contexte du COVID 19, cette obligation demeure et est même exacerbée.
En effet, si le gouvernement prend des mesures, cela n’enlève en rien la charge posée sur l’employeur de prendre soin de ses salariés.
C’est en cela que l’on assiste à des mesures différentes selon les entreprises. Cependant, il est important que les employeurs ne se réfugient pas derrière les possibilités laissées par le gouvernement, leur obligation persiste.

Se pose alors la question du droit de retrait lorsque l’employeur ne prévoit pas de télétravail ou de chômage partiel et oblige le salarié à prendre son poste.

L'article L 4131-1 du Code du travail prévoit que "Le travailleur alerte immédiatement l'employeur de toute situation de travail dont il a un motif raisonnable de penser qu'elle présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé ainsi que de toute défectuosité qu'il constate dans les systèmes de protection.
Il peut se retirer d'une telle situation.
L'employeur ne peut demander au travailleur qui a fait usage de son droit de retrait de reprendre son activité dans une situation de travail où persiste un danger grave et imminent résultant notamment d'une défectuosité du système de protection."
Le droit de retrait peut être exercé de tout temps, et est une conséquence de cette obligation de sécurité de l’employeur. Il ne peut être valable qu’en raison d’un danger grave et imminent.
Aussi, le droit de retrait peut être invoqué en situation de COVID 19 si votre poste est maintenu car dans la liste des métiers essentiels selon le gouvernement, s’il ne peut être exercé en télétravail et si votre employeur ne prend aucune mesure de protection. Les mesures de protection doivent être fournies par l’employeur, ce dernier ne peut obliger le salarié à en apporter.
Aussi, si vous estimez que votre santé est mise en danger par l’absence de mesures (pas d’équipement de protection, l’impossibilité de respecter les mesures d’éloignement), vous pouvez faire valoir votre droit de retrait. Il n’y a pas de formalisme particulier, cela peut se faire par oral notamment. Cependant nous vous conseillons de le faire par écrit afin d’en conserver une trace.
Si les conditions du droit de retrait sont respectées et que l’employeur n’assurait pas son obligation, le salarié conserve son salaire.
Si le code du travail prévoit une obligation forte à l’égard des employeurs, il n’en oublie le rôle actif que le salarié doit jouer. En effet, l’article L 4122-1 précise qu’il « incombe à chaque travailleur de prendre soin, en fonction de sa formation et selon ses possibilités, de sa santé et de sa sécurité ainsi que de celles des autres personnes concernées par ses actes ou ses omissions au travail. »
Aussi, il semble essentiel, encore plus dans cette période singulière, de renforcer le dialogue social entre l’employeur et les salariés, afin de trouver des solutions sécurisées satisfaisantes et permettant à chacun d’effectuer son travail dans des conditions plus sereines.
La Secrétaire Générale

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